Curiosité

Alpage et désalpage, une tradition.

‘’Alpage et désalpage’’, deux épisodes dans l’année agricole, l’un précurseur de l’abondance, l’autre de la récession. Ces faits marquants dans nos campagnes nous relient à la tradition en même temps qu’ils renforcent nos liens avec un monde paysan trop souvent mis en exergue parce qu’on ne lui laisse pas le temps de s’adapter à l’écologie et qu’avant tout on le spolie de ses heures de travail au nom de la concurrence. Alpage et désalpage sont deux moments qui conduisent à travers la fête à une vision apaisée de l’agriculture.

L’idée qui fonde l’alpage est simple : pour libérer les terres de culture et les ressources fourragères en plaine, et des bras pour les récoltes, il faut confier les animaux à des bergers spécialisés qui veilleront à les nourrir ailleurs pendant l’été, là où l’herbe est plus verte. C’est l’invention de la transhumance saisonnière, petite et grande. Progressivement développée dans les Alpes depuis le XIIe siècle, cette pratique permet d’utiliser au mieux les principales ressources des écosystèmes échelonnés aux diverses altitudes parcourues par le troupeau au fil des saisons. En dehors des Alpes, on parle plutôt d’estives pour désigner les pâturages d’altitude.

L’alpage et la transhumance sont constitutifs de l’économie alpestre et de la culture alpine. Mais le profane oublie souvent que le séjour du troupeau en alpage ne concerne qu’une partie du cycle de vie et de production des systèmes d’élevage ovin ou bovin. Il y a une vie avant et après l’alpage, lorsque les animaux sont sur l’exploitation agricole des éleveurs située en plaine ou dans la vallée. Le système transhumant utilise l’alpage comme une étape, un élément d’un système agropastoral complexe qui combine les ressources fourragères de plusieurs terroirs.

La vie des paysans pendant cette période est dépourvue du confort et des commodités, mais si on les interroge, ils sont profondément heureux parce qu’elle rime aussi avec joie de vivre et liberté.

DS

 

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