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L’hiver et les oiseaux

Le bon cœur nous commande d’installer une mangeoire à oiseaux sur le balcon ou dans le jardin en hiver et en quelque sorte de les gaver. Bien ou pas bien ? Comment nourrir les oiseaux en hiver ? Quelles graines leur donner ? Quels sont les effets de ce nourrissage ?

Les résultats des études menées au sujet de ce nourrissage sont contrastés. Parmi les effets positifs, celui-ci permet une meilleure survie hivernale, une amélioration de la condition physique et une augmentation du nombre de poussins à l’envol chez les individus qui profitent des mangeoires. Peu d’études montrent des effets négatifs du nourrissage, mais le peu que l’on sait est assez alarmant.

Cette pratique modifie en effet la composition des communautés faunistiques. Les espèces capables d’exploiter les ressources provenant de l’activité humaine en ville vont être favorisées, au détriment des autres espèces. C’est le cas notamment des pigeons bisets qui se reproduisent toute l’année. Une étude a montré que la présence de mangeoires favorisait les espèces envahissantes au détriment des espèces natives.

L’abondance de moineaux domestiques et de tourterelles tigrines augmente considérablement et rapidement dès la mise à disposition des graines, jusqu’à la domination en nombre de ces deux espèces sur le cortège aviaire. Le nourrissage peut également être un facteur de mortalité. Le contact entre individus sur une mangeoire peut augmenter le risque de transmissions de maladies liées à des pathogènes.

manfredrichter / Pixabay

Certains rapaces migrateurs visitent régulièrement les jardins munis de mangeoires durant leur halte migratoire afin d’y trouver des proies faciles, toutes occupées à déguster les graines. la bonne pratique du nourrissage Voici tout de même quelques conseils pour une bonne pratique du nourrissage. D’abord l’arrêt doit se faire bien avant le début de la période de reproduction qui débute généralement au printemps. Les mangeoires doivent être placées suffisamment en hauteur pour éviter le risque de prédation par des chats.

Concernant le contenu, chaque espèce possède ses préférences, en fonction de la morphologie de son bec et donc de son régime alimentaire. Les graines de tournesol, cependant, font l’unanimité et sont riches en vitamine E, essentielle au bon développement des embryons dans l’œuf. Préférez-les issues de l’agriculture biologique et décortiquées. Les graines de millet, de chanvre ou le maïs concassé attirent les plus petites espèces, comme les mésanges ou les verdiers. Pensez également à recycler les graines de courges (bio), lors de vos préparations de soupe, ou les graines de pommes (toujours bio) en les offrant aux oiseaux.

De manière générale, les matières brutes et naturelles sont à privilégier. Si vous souhaitez confectionner vos boules de graisse maison ou vos propres mélanges de graines, évitez absolument les graisses d’origine animales (y compris celles contenues dans les produits laitiers), le pain et tous les produits industriels préparés. Les graisses végétales peuvent être utilisées, comme le beurre de coco, avec parcimonie cependant pour éviter de les surcharger en lipides.

Bons ou mauvais pour les oiseaux, les effets du nourrissage sont variés et variables selon les études. En attendant que la science ne nous apporte de nouvelles connaissances, libre à chacun d’essayer de les nourrir de la façon la plus responsable.

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