Edito

L’intelligence artificielle (IA) suite du mois de septembre

 

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On avait dit il y a quelques jours que cette IA pourrait participer à l’élévation matérielle et morale de la société si personne n’était laissé au bord du chemin de l’éducation et de la formation, et que tout dépendrait des choix qui seraient faits.

A qui reviendront ces choix ?

Il est clair qu’aujourd’hui ils reviennent aux géants du numérique. Ceux-là mêmes qui chaque jour aspirent en masse nos données et accaparent les technologies du NBICs (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) pour modeler de nouvelles IA selon leur convenance. Les GAFAM américains (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et les BATX chinois (Baïdu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), constituent de véritables empires face auxquels nos propres pouvoirs nationaux peinent à s’imposer. Leur mainmise sur nos données leur confère un énorme pouvoir et rien ne laisse présager qu’ils l’utiliseront pour le bien commun.

Il est évident que les dirigeants des GAFAM crient à l’exagération et qu’ils font mine de nous mettre en garde contre les dangers de l’IA, mais on sait combien il peut être avantageux pour un pyromane de s’afficher en pompier protecteur.

Selon Jean-Gabriel Ganascia professeur à Marie-Curie, il ne fait aucun doute que la stratégie des GAFAM sur l’IA vise avant tout à nous focaliser sur la technologie pour nous faire oublier qui la contrôle. Ce qu’il faut savoir c’est que le monde enchanté des starts up du numérique n’est beau qu’en façade. Les multimilliardaires du net ne sont pas des humanistes, ils sont là pour servir leurs intérêts suivant les prémices du système financier qui les a fait naître, à tel point qu’ils menacent aujourd’hui de faire disparaître notre souveraineté et celle de nos Etats en s’appropriant une à une leurs principales prérogatives régaliennes.

Vous voulez des exemples ?

  • Prenons la cybersécurité, la cyberdéfense (contrats attribuant à Microsoft la gestion des données du ministère de la défense) et la sécurité intérieure (contrat du renseignement français avec la société californienne Palentir).
  • La monnaie (avec les Bit-Coins et autres crypto-monnaies spéculatives)
  • L’éducation, (accord conclu avec Microsoft pour le développement du plan numérique de l’école française)
  • La justice, (prédiction des récidives criminelles aux USA à l’aide du programme Compass),
  • La santé (projet Baseline de Google pour la collecte des données médicales)

Le véritable enjeu se situe là, dans notre capacité à répondre à l’emprise de ces GAFAM. C’est un enjeu politique dont doivent se saisir tous les citoyens. C’est trop important pour laisser cela aux politiques. Tout le monde doit participer même les enfants en âge de raisonner.

Craindre la technologie et la condamner serait une erreur grossière. Ce qui est indispensable, c’est qu’elle se trouve entre de bonnes mains, qu’elle soit mise au service de tous et que nous tous puissions la contrôler. Pour cela nous devons avant tout nous prémunir contre ce pessimisme culturel induit par ceux qui professe un avenir apocalyptique. C’est sur ce terrain-là, sur la manière de penser l’homme qu’il faut combattre faute de quoi nous resterons impuissants à bâtir un avenir plus juste.

DS

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