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La nausée

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J’ai relu de Sartre, « La Nausée ».  A quatre-vingts ans comme Antoine Roquentin le héros, elle ne me quitte plus. La nausée c’est l’existence qui se dévoile disait l’auteur et l’existence n’est pas belle à voir. Je constate qu’un malaise existentiel s’installe au fils des ans chez les personnes qui ont connu non pas une vie idyllique mais qui ont évolué dans une société qui ne fuyait ses responsabilités. A la décharge des populations d’aujourd’hui, il n’y avait pas alors, cette frénésie du développement qui déséquilibre les visions d’avenir.

Cette nausée a failli s’extérioriser quand j’ai appris que la FIFA avait créé une espèce de Nobel de la paix expressément pour le Président Trump qui s’était vu refusé le véritable Prix 2025. La FIFA a pompeusement baptisé sa flatterie « Prix de la Paix ». Elle aurait tout aussi bien pu coiffer l’homme d’une tiare pontificale, le revêtir du camail blanc sans oublier l’anneau pontifical. Il n’eut pas dit non le bougre, il en rêve.

Cette flagornerie est écœurante. Bien sûr, ce n’est pas elle la seule responsable de l’effondrement de notre société, mais elle est le parfait reflet de ses causes. Cet exemple pris de la FIFA cristallise l’incompétence comme l’absence de courage de nos dirigeants politiques. Neuville Chamberlain ne s’est pas comporté différemment en 1938 et on connait le dénouement. La flagornerie est aujourd’hui notre nouvelle diplomatie. On a envoyé aux oubliettes les Mazarin, Choiseul, Talleyrand, Metternich, Bismarck, Védrine etc. C’est toute une culture qui s’efface et à laquelle se substitue l’invective.

J’ai essayé de comprendre le but de cette flagornerie et c’est en fait assez aisé de le saisir. Les dirigeants de la FIFA ne sont pas stupides, ils savent à qui ils ont affaire.

Le Président Trump est issu d’une démocratie ultra-libérale (il faut être richissime pour parvenir à la Présidence). A sa naissance il était déjà richissime. Homme, il se comporte comme en enfant gâté. Si sa croissance physique est terminée depuis longtemps, son intellectualité n’a pas suivi. Il est non seulement inculte, mais son raisonnement est primaire et son caractère ponctué de caprices. Sa seule qualité si elle en est une, est de dominer le monde. A partir de là, tout est dit.

Si on lui récite « le Corbeau et le Renard » il est certain qu’il se prend pour le corbeau. Ce qui est triste, c’est l’armée d’analystes ‘’Diafoirus’’ qui à longueur de journée télévisées, essaient de nous expliquer ses stratégies. En vérité, Il n’y en a pas. Ce qu’il affirme un jour, il se dédie le lendemain, non pas sur un conseil mais sur une simple humeur. Il veut régner en maître, et il y arrive. Exception faite de Poutine avec qui il aime jouer à « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, … » La soufflette, il se l’est prise à Anchorage en Alaska, mais n’a rien osé dire.

Voilà, j’ai planté le décor. Ainsi les dirigeants de la FIFA, connaissant le personnage a tenu le résonnement suivant ; « cet homme est capable sur un coup de colère, (sachant que les USA nuls au foot, ne gagneront pas la coupe), de shooter le ballon et de l’envoyer filer en Amérique du Sud, tout en leur signifiant d’aller faire joujou ailleurs. Là ce serait une perte sèche pour la FIFA de quelques milliards. D’où cette mascarade de ‘’Prix de la Paix’’. Ceci dit, cette mascarade je la transpose à nos dirigeants politiques. Un ensemble consternant et désolant dans leur manque de caractère, (particulièrement les dirigeants européens). J’en veux pour preuve leur présence à Anchorage, ou assis en rang d’oignons, ils se sont confondus en remerciements pour la largesse qui leur a été faite d’être présents en Alaska avec toutefois comme consigne, celle de ‘’fermer sa gueule sous peine de TVA revue à la hausse’’. Bien sûr, personne n’a moufté. Aujourd’hui ils attendent bien sagement la date de la conquête du Canada et du Groenland. Trump aurait tort de ne pas mettre son projet à exécution, l’Europe resterait sur son quant-à-soi. On ne s’oppose pas à un pays allié, d’autant qu’il détient le nerf de la guerre : l’argent.

L’attitude de nos gouvernants n’est pas la seule chose qui me rende nauséeux. Toutes les institutions, les administrations ont le même comportement, celui d’ouvrir le parapluie pour fuir les responsabilités. La conséquence de cette politique est la naissance d’une liberté nouvelle qu’on peut dès lors appeler la ‘’liberté d’interdire’’. Je suis très loin d’être le seul à vivre ce stress permanent si on peut en juger par le nombre toujours croissant des populations qui voulant oublier leur malaise, deviennent addicts aux paradis artificiels et refusent de plus en plus ce à quoi on aspire dans les périodes heureuses, la procréation.

Quo Vadis ?

DS