Quand l’inculture confond texte et textile
Les générations ‘’bac pour tous’’ c’est-à-dire celles nées dans les années 1980-90, ont maintenant intégré le marché du travail et font fleurir cette inculture que leur a initié un enseignement friand de nouveaux concepts liés à l’égalitarisme et qui une fois appliqués couronnent pour ainsi dire la totalité des élèves des lauriers du très convoité baccalauréat. Tous diplômés, c’est le nivèlement par le bas. Une fois bachelier on s’imagine avoir l’air mais on n’a pas l’air du tout. On s’imagine avoir l’air, parce que les largesses dans l’attribution des notes sont sans communes mesures avec les valeurs vraies de la première moitié du XXème siècle. Ainsi, (moins aujourd’hui) il n’était pas surprenant de voir des notes pour une composition française du baccalauréat, aller qu’à 24/20. En passant l’ineptie, on peut avancer que Proust aurait fait figure d’amateur.
Donc tous ces braves gens sont en place maintenant et déploient de piètres connaissances que les réseaux sociaux s’appliquent à dégrader encore.
Cela amène à de surprenantes constatations de prime abord comiques comme ce Secrétaire d’Etat qui voulant se refaire une image, répondit lorsqu’on lui posa la question de savoir quelle grande œuvre il avait lu passionnément ? « Zadig et Voltaire », (qui n’est autre que l’enseigne d’un magasin de fringues), fut sa réponse. Ou encore ce député LFI qui ignore que Pétain a existé et qui annone quand il lit, comme un gosse de cinq ans. Dans mon article précédent j’avais mentionné une comédienne française qui avait entendu ‘’parler’’ de Balzac.
Les exemples sont à foison. Dans sa globalité, l’être humain est partisan du moindre effort surtout dans son intellectualité. Les seuls efforts consentis librement de nos jours s’orientent vers le sport. La performance physique étant le point de convergence de la peine qu’on accepte de se donner.
Personne ne réclame le retour à ‘’L’honnête Homme du XIIème’’, mais un brin de culture permet une ouverture d’esprit, l’analyse des évènements. La bien pensance serait mise à mal, tout comme ce désintérêt pour les gouvernances. Pour ce qui est de la langue française il faut constater que le français des siècles antérieurs est devenu incompréhensible pour les jeunes générations. Hormis les anciens, quels sont les personnes dans la catégorie des trente, trente-cinq ans capables de comprendre Phèdre, Andromaque, le Roi Lear ?
Adieu Proust, Montherlant, Voltaire, Marivaux, la Pléiade. A ce rythme dans un siècle, le mot ‘’autodafé’’ aura disparu des dictionnaires. Les livres ne seront plus édités. Mais le plus grave sera cette inculture qui entrainera l’individu vers l’incapacité de formuler ce qu’il ressent jusqu’au point de ne plus rien ressentir.
Ce que nous devons retenir c’est qu’une élite qu’elle soit extrémiste ou non, sera là pour tirer les ficelles du pantin que l’individu lambda sera devenu. Notons que la démocratie représentative est déjà quoiqu’on dise une limite à la liberté individuelle.
J’observe que beaucoup de nos concitoyens, après avoir été ‘’travaillés’’ par les médias restent réfractaires à la réalité, par exemple sur les dangers d’une immigration massive qui se transforme en Grand Remplacement. Il existe une réelle difficulté de transmettre et d’accepter la vérité dans un monde habitué aux illusions. Une fois les fausses idées inculquées, s’installe la résistance humaine au changement et à l’acceptation de nouvelles vérités. Elles apparaissent inconcevables et menaçantes.
A l’inverse, la culture nous invite à remettre en question notre perception de la réalité et à rechercher la connaissance au-delà des apparences.
Persister dans l’ignorance est ouvrir la porte aux dictatures.
DS