En France, on la fête le dernier dimanche de mai. Une exception : si la Pentecôte tombe le dernier dimanche de mai, alors la Fête des mères a lieu le premier dimanche de juin.
En revanche, dans une majorité de pays -dont le Canada, la Belgique, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, le Brésil, l’Australie, ou encore les Etats-Unis-, la Fête des mères a lieu le deuxième dimanche de mai.
Le Royaume-Uni et l’Irlande, eux, la célèbrent trois semaines avant Pâques. Auparavant, ce jour était connu comme Mothering Sunday.
Dans plusieurs pays du Moyen-Orient, la Fête des mères a lieu lors de l’équinoxe de mars.
Trois célébrations en sont à l’origine.
La mythologie grecque célébrait déjà la mère de Zeus, Rhéa (ou Cybèle) au printemps. Elle n’était pas la seule honorée puisque cette saison était déjà, dans les rites païens, l’occasion de célébrer la fertilité.
Les chrétiens, catholiques et les protestants, avaient également une forme de célébration de la maternité lors du quatrième dimanche de Carême
En parallèle, des croyants profitaient de ce jour pour se rendre, non pas dans l’église la plus proche de chez eux, mais dans « l’église mère », c’est-à-dire la cathédrale ou l’église la plus importante de la région. Les familles s’y retrouvaient entières, une fois par an.
Ce dimanche de la maternité est donc né d’un mélange entre le passage de l’introït sur le lait et la visite à « l’église mère ». D’ailleurs, au Royaume-Uni, la Fête des mères a longtemps été appelée Mothering Sunday, en référence à cette cérémonie religieuse.
La Première puis la Seconde Guerre mondiale ont été un facteur déclenchant pour l’officialisation de la Fête des mères dans d’autres pays, laquelle permet d’honorer nombre de parents y ayant perdu leur(s) enfant(s).
La Fête des mères en France
Ce n’est pas le maréchal Pétain qui est à l’origine de la Fête des mères en France… Outre le rappel historique ci-dessus, l’Hexagone n’a pas vu débarquer ce jour-événement en 1942 mais en 1906.
En 1906, le village d’Artas (Isère) organise une cérémonie en l’honneur des mères de familles nombreuses. Deux mères de neuf enfants se voient décerner le prix de Haut mérite maternel. Le village continue aujourd’hui de revendiquer la création de la Fête des mères en France.
En 1918, Lyon suit le mouvement né aux Etats-Unis et rend hommage aux mères et épouses qui ont perdu leurs fils et/ou mari durant la Première Guerre mondiale. Cette Journée des mères a été officialisée par le gouvernement en 1929.
En 1942, le maréchal Pétain donne un ton plus solennel à l’événement, notamment dans un message à la radio : « Vous seules, savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne. » Plutôt que de fêter les mamans, il s’agit de tout mettre en œuvre pour relancer le taux de natalité en France.
En 1950, la politique nataliste est toujours de rigueur. La loi du 24 mai indique que « la République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d’une journée consacrée à la célébration de la Fête des mères ». Elle fixe la date au quatrième dimanche de mai, excepté si la Pentecôte tombe le même jour. Dans ce cas, la Fête des mères a lieu le premier dimanche de juin. Le ministère de la Santé et l’Unaf (Union nationale des associations familiales) sont en charge de l’organisation de la célébration.
Une affaire commerciale rondement menée
Rapidement, la Fête des mères est vue par les commerçants comme une opportunité à ne pas manquer. D’ailleurs, déjà en son temps, Anna Jarvis, considérée comme l’instigatrice de la version moderne, a critiqué la tournure commerciale qu’avait pris la fête qu’elle avait lancée aux Etats-Unis. Tant et si bien qu’elle a tout tenté pour faire annuler ce jour national.
« Une carte pré remplie ne signifie rien, explique-t-elle. Sinon que vous êtes trop fainéant pour écrire un mot à la femme qui a fait plus pour vous que quiconque au monde. Quant aux bonbons… vous offrez la boîte à votre mère, puis en mangez la majorité. Un bien beau geste. »
Pour la petite histoire, Anna Jarvis n’a pu continuer sa lutte pour « dénationaliser » la Fête des mères car elle fut envoyée dans un sanatorium. La légende va jusqu’à dire que des membres de l’industrie des cartes de vœux et des fleuristes ont payé les factures, afin qu’elle y reste!
En 2015, aux Etats-Unis, 84% des Américains ont célébré la Fête des mères, et 21,2 milliards de dollars (18,8 milliards d’euros) ont été dépensés à cette occasion, soit une moyenne de 173 dollars (153 euros !) par personne. En France, selon un sondage Toluna/LSA, le budget moyen alloué à la Fête des mères en 2015 était de 54,15 euros.
Et le collier de nouilles, alors ?
Pour les écoles maternelles, c’est avant tout une activité idéale : réaliser un cadeau -pas cher- pour sa maman, certes, mais avec des pâtes comestibles. Si l’enfant croque dedans, ce n’est pas grave, alors que dans une perle en plastique… Même les peintures pour enfants sont désormais ingérables. Ils peuvent donc allègrement peindre sans risque les macaronis, coquillettes ou autres farfalle. Aujourd’hui toutefois, peut-être passées de mode, de plus en plus d’écoles leur préfèrent la confection de cartes. Aux papas de prendre le relais à la maison !