Le «1er juin » est, au même titre que l’Escalade, une fête nationale genevoise.
Il convient donc, en 1914, de commémorer le centenaire du débarquement des Suisses au Port-Noir, prélude à l’entrée de Genève dans la Confédération. Cette fête, outre la commémoration d’un événement important, a d’autres objectifs. Il s’agit de rassembler la population et de rappeler l’attachement du canton à certaines valeurs nationales.
Il existe en effet quelques sujets de tensions tant entre les Genevois eux-mêmes qu’entre le Canton et le reste de la Suisse. Genève est gouvernée par une majorité radicale, soit de « gauche »; dans l’opposition, le parti démocrate, soit la «droite». Les tensions sociales sont vives, notamment depuis 1907 et la loi de séparation de l’Église et de l’État. Les catholiques sont majoritaires dans la cité de Calvin, ce qui choque les conservateurs protestants.
Les rapports entre Genève et la Confédération sont également tendus : comme les autres cantons romands, Genève trouve injuste qu’un seul conseiller fédéral soit un Romand ; d’autre part, les CFF semblent prétériter Genève en favorisant le Gothard au détriment du Simplon. On voit dans les fêtes du centenaire l’occasion de ressouder la population et de tempérer les relations avec le reste de la Suisse.
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