Edito

Savoir savourer les moments de bonheur.

 

        Que mon dernier souffle, emporté

                Dans les parfums du vent d’été,

                Soit un soupir de volupté !

                                               Charles Croc, Nocturne.

On s’est longtemps penchée sur les manières d’affronter les difficultés en oubliant les côtés plus joyeux ou lumineux de notre vie. A côté des sources de malheur il y a aussi des sources de bonheur que nous oublions souvent. Si on ne prend pas le temps de savourer les moments agréables que nous restera-t-il ? toute notre vie ne sera plus qu’une succession de problèmes à régler et d’adversité à surmonter. Savourer ne signifie pas oublier les difficultés, il y aura toujours des soucis dans notre vie mais c’est simplement de ne pas oublier de tourner aussi notre esprit vers ce qui va bien. Comme l’écrivait Paul Claudel, « le bonheur n’est pas le but mais le moyen de la vie. » c’est-à-dire que le bonheur est le moyen d’affronter l’adversité, pas à l’éviter, sans lui notre vie n’aurait plus guère de sens. Alors, comment savourer ? Pour savourer, il faut s’arrêter pour regarder ce qui nous entoure, le ciel, les oiseaux qui chantent, un enfant qui sourit. Il faut savoir s’arrêter sur n’importe quel petit rien, n’importe quel petit bout de vie qui nous touche et nous réjouit par exemple que se passe-t-il de beau, de réjouissant pour soi, autour de soi à cet instant. Ne cherchons pas l’exceptionnel, l’ordinaire suffit. Même s’il y a des soucis à venir pour tout à l’heure, faisons l’effort de chercher ce qu’il y a à savourer maintenant. (Donner la main à un petit enfant comme sur la photo est un moment de grand bonheur). Faisons entrer ce plaisir dans tout notre esprit, tout notre corps, respirons-le. Respirons en savourant ce qui nous est offert. A cet instant, nous n’avons besoin de rien d’autre. Nous commettons souvent cette erreur, voir ou sentir les instants de bonheur ou de beauté sans nous y rendre présent. Ce n’est pas la même chose de noter que le ciel est beau et de s’arrêter pour mieux savourer. On ressent alors le bonheur de savourer avec tout notre corps, notre souffle, toute notre personne ce que la vie nous offre. Savourer c’est prendre conscience du bonheur qui nous habite dans l’instant et c’est une frustration que de le réaliser seulement une fois passé. La nostalgie nous habite alors.

Nous sommes retraités aussi nous disposons d’assez de temps pour savourer les moindres petits bonheurs. Faisons durer ces plaisirs.

DS

Vous pourriez également aimer...