En raison du Covid-19, ce 14 juillet 2020 a été une fête sobre. Une cérémonie statique s’est tenue place de la Concorde, avec un hommage aux soignants civils, donc pas de défilé traditionnel. Un hommage au personnel soignant, mais un simple hommage à ceux qu’on applaudissait tous les soirs depuis les fenêtres faute de ne pouvoir les serrer dans nos bras. Tous ces gens étaient la troupe de ces grands théâtres aux salles blanches sans spectateurs. Ils auraient mérité pourtant leur jour de gloire couronné par une Légion d’Honneur collective afin de récompenser son ce haut fait de guerre qui a été le leur pendant plus de deux mois. Car nous étions en guerre, le président de la république l’a publiquement déclaré. Cette guerre n’est peut-être pas définitivement gagnée mais la première victoire est remportée sans conteste et ceci au prix de la vie de certains de ces soldats de la santé. Sur les Champs Elysée un défilé d’une armée de soignants tout de blanc vêtue en remplacement du vert de gris des chars et avions de combat aurait été en même temps qu’un remerciement venant du cœur, une digne reconnaissance faisant de cette journée un des rares moments positifs marquants de cette année catastrophique. Mais fêter dignement le personnel soignant, en lui consacrant cette journée du 14 juillet 2020 aurait pu réveiller quelques velléités revendicatrices portant sur l’ajustement des salaires, voire le respect et la considération de la profession. Remettre de l’huile sur le feu aurait peut-être mené du Capitole à la roche Tarpéienne. Nos héros déjà presque oubliés ont eu ainsi droit à une poignée de main et à un de ces discours bateau avec en filigrane la remise à la saint glinglin de la tenue des généreuses promesses faites en un temps où rien ne comptait que la santé de la nation.
DS
