Curiosité

Et si nous évoquions le ‘’Revenu Universel’’ ?

Vous êtes viré!
Vous êtes viré!

 

Etre candidat au pouvoir suprême en l’occurrence à la présidence de la république Française, nécessite une imagination fertile ainsi qu’une idéologie promettant invariablement à chaque citoyen une vie faite de justice, de travail et de bien-être. Les promesses bousculent la langue et les lèvres tant elles ont hâte de sortir de la bouche de l’orateur soucieux de noyer l’auditoire dans ce qui ne sera jamais réalisé.

Parmi les discours fades et fastidieux de la dernière campagne présidentielle française, une promesse s’est pourtant distinguée, celle d’établir le revenu universel. Fallait oser. Autant dire que le projet construit autour de ce concept a conduit à une cuisante défaite du candidat.

Mais maintenant que l’effervescence est retombée, si nous évoquions cette question du revenu universel ?

D’abord qu’est-ce qui suscite cette idée ? la réponse est sans ambiguïté, le chômage. De prime abord on se dit que la nouvelle présidence va résoudre ce fléau, que cette situation n’est que conjoncturelle puisqu’elle est mondiale et que tôt ou tard l’économie va repartir.

L’erreur est grossière car si l’économie repart, et elle repartira c’est certain, elle le fera au détriment des travailleurs, parce que tout simplement on va être confronté à un futur cancer pour le monde du travail, » l’intelligence artificielle ». Elle frappe déjà à nos portes, (la première voiture sans chauffeur est née), cliquez sur l’article ci-après

 

https://www.capital.fr/entreprises-marches/premiere-mondiale-a-lyon-un-minibus-sans-chauffeur-avec-passagers-1161099

 

Maintenant qu’est-ce que le revenu universel ? on ne parle pas ici d’un classique Smic ou RSA, mais d’une allocation qui serait versée à tout individu sans aucune condition, à part celle d’exister. Travailleur ou chômeur, jeune ou moins jeune, riche ou pauvre, le revenu universel s’applique à tous, enfin dans sa définition originale, car depuis qu’il s’est invité dans le débat politique, ce concept a déjà été modifié et cela à des fins électoralistes évidemment.

L’idée peut sembler utopique. Mais à vrai dire, le premier à avoir théorisé cette solution à la pauvreté, Thomas More, au XVIe siècle, l’a fait dans un livre intitulé ‘’Utopia’’, donc l’idée n’est pas si nouvelle. Que disait ce brave homme ?

    • ‘’L’organisation utopique est la stricte égalité entre les êtres. Pour assurer cette égalité, il n’existe ni propriété, ni argent’’.

Ça fleure bon le communisme tout ça, non ? et on a vu les ravages dus à cette doctrine à la différence que le communisme était un choix idéologique alors que le revenu universel s’il se fait, se fera par la force des choses. Une société qui sera composée d’une faible proportion de travailleurs et d’une forte proportion de personnes inactives, ne sera pas viable. Les inégalités flagrantes génèreront son autodestruction. Déjà aujourd’hui un taux de chômage de 15% déstabilise une nation par l’apparition de mouvements extrémistes qui exacerbent le racisme et la xénophobie. L’homme est de nature belliqueuse. Relisons la génèse de la seconde guerre mondiale. Bien évidemment un conflit mondial réduirait la population sur terre et le revenu universel serait mis au rencart, cependant ce ne serait que partie remise si la population mondiale n’est pas régulée. Nous sommes de plus en plus nombreux sur cette planète.

Qu’est-ce qui me fait dire que l’intelligence artificielle est le cancer futur du monde du travail ?

Voici les raisons de ma pensée.

Définissons d’abord l’intelligence artificielle (IA).

Il existe différentes définitions de l’intelligence artificielle :

    • L’un de ses créateurs, Marvin Lee Minsky, la voit comme :  » la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains (Elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique) et qui seront dans un temps proche accomplies par des robots.
    • Ou encore, c’est une discipline scientifique relative au traitement des connaissances et au raisonnement, dans le but de permettre à une machine d’exécuter des fonctions normalement associées à l’intelligence humaine : compréhension, raisonnement, dialogue, adaptation, apprentissage, etc.
    • Et enfin, pour les sciences cognitives, tout robot possède un certain degré d’« intelligence » à partir du moment où il est capable de s’adapter à l’environnement et résoudre des problèmes.

 

Les limites sont toutefois difficiles à établir. L’adjectif artificiel signifie que ce type d’intelligence est le résultat d’un processus créé par l’homme, plutôt que d’un processus naturel biologique et évolutionnaire. En revanche, la notion d’intelligence est difficile à cerner : elle peut signifier,

    • La capacité d’acquérir et de retenir les connaissances, d’apprendre ou de comprendre grâce à l’expérience.
    • L’utilisation de la faculté de raisonnement pour résoudre des problèmes, et pour répondre rapidement et de manière appropriée à une nouvelle situation, etc. Voir QI de machines

Les problèmes soulevés par l’intelligence artificielle concernent des domaines divers comme :

    • L’ingénierie, notamment pour la construction des robots,
    • Les sciences de la cognition humaine (neurosciences cognitives, psychologie cognitive, …)
    • La philosophie de l’esprit pour les questions associées à la connaissance et à la conscience.

Il existe deux types d’Intelligence :

    • L’intelligence artificielle forte
    • L’Intelligence artificielle faible

Intelligence artificielle forte :

Le concept d’intelligence artificielle forte fait référence à une machine capable non seulement de produire un comportement intelligent, mais d’éprouver une impression d’une réelle conscience de soi, de « vrais sentiments », et une compréhension de ses propres raisonnements.

 

Intelligence artificielle faible :

La notion d’intelligence artificielle faible constitue une approche pragmatique d’ingénieur : chercher à construire des systèmes de plus en plus autonomes, des algorithmes capables de résoudre des problèmes d’une certaine classe, etc… Mais, cette fois, la machine simule l’intelligence, elle semble agir comme si elle était intelligente. (Il s’agit donc d’un programme préalable effectué par l’homme, ex : Jeu d’échec en ligne)

Concrètement cela va se traduire par quoi ? 

Tout simplement par la disparition de nombreux emplois nécessitant une formation plus ou moins longue. Paradoxalement ce sont les emplois dits ‘’intellectuels’’ relatifs aux sciences cognitives qui seront les plus touchés.

Marise Ghyselings rapporte que pour l’Université d’Oxford, dans une étude datant de fin 2013, 47% de la totalité des jobs aux États-Unis sont menacés d’être robotisés dans les vingt prochaines années.

Toujours selon Marise Ghyselings voici les sept métiers les plus menacés à brève échéance ;

Les camionneurs

Il y a 3,5 millions de camionneurs aujourd’hui aux États-Unis et, selon le consultant McKinsey, un tiers d’entre eux vont perdre leur emploi en moins de 10 ans. Plus proche de chez nous, les camions sans chauffeur, qu’ils soient en convoi ou indépendants, devraient faire leur entrée sur le réseau routier européen d’ici cinq ans, rapporte Belga.

Les ouvriers du bâtiment

SAM, le maçon semi-automatique, est deux à trois fois plus productif qu’un maçon humain, capable de poser par jour 1 200 briques contre 300 et 500 pour un homme. Et ce n’est qu’un début. Les bulldozers et les grues deviendront aussi rapidement autonomes.

Les vendeurs ;

Ce n’est pas une nouveauté. Les vendeurs ont déjà été assistés voire remplacés par des bornes automatiques dans les supermarchés ou dans des fast-foods. Mais Forbes (magasine économique américain) précise que, au fur et à mesure que les consommateurs passeront de plus en plus par le commerce électronique et utiliseront des logiciels pour déterminer précisément le type de produits, de prix et la disponibilité, le facteur humain sera éliminé de l’équation.

Les conseillers juridiques ;

Les conseillers juridiques ont également du souci à se faire. Selon un rapport du cabinet Deloitte, 39% des emplois dans les services juridiques seront automatisés d’ici 2020. Tout ce qui touche à la recherche, documentation ou instruction est concerné par l’automatisation, alors que, pour l’instant, elle est réservée aux contrats, à la diligence et à la découverte électronique.

Les comptables ;

Faire tourner les logiciels comptables, établir les bilans, calculer les rentabilités, mesurer les stocks, sont des tâches réservées aux robots, qu’ils feront mieux que les humains. Les analystes financiers sont également menacés : les machines sont déjà capables de détecter des évolutions et des tendances plus rapidement et plus précisément qu’eux.

Les rédacteurs ;

On ne parle pas ici de romans mais bien des rédacteurs financiers ou ceux qui rédigent des rapports de toutes sortes. Les machines commencent à être capables d’écrire des textes factuels de plus en plus lisibles.

Les traducteurs de langues doivent ainsi se tenir prêts pour 2024. Les journalistes et chercheurs peuvent aussi enclencher le compte à rebours : la pleine capacité artificielle à écrire un essai de qualité est prévue pour 2026

 

La liste n’est pas exhaustive et on peut faire confiance au monde de la finance pour exiger toujours plus de profit ce qui nécessite pour cela une extrême rationalisation des emplois voire leur pure et simple suppression. Cependant à force de tailler dedans il faudra bien s’orienter vers le revenu universel.

Certes l’idée n’est pas mauvaise mais où aller chercher l’argent pour payer tout un monde ? et surtout le faire de façon décente ?

La taxation des robots sera le seul moyen de générer des revenus capables de soutenir cette idéologie. Seulement voilà, c’est le serpent qui se mord la queue, où passeront les économies faites grâce à la réduction du nombre d’emplois si le résultat final n’est que la transformation du bénéfice réalisé en impôts voués à la redistribution ? Ici je prédis de vrais longs conflits. La finance est impitoyable.

 

Une société nouvelle avec un paradigme nouveau.

Ce nouveau concept de revenu universel bouleversera les sociétés composant les nations. Chacune d’elle devra définir un paradigme nouveau dans lequel elle évoluera au cours des années futures. Définir les conditions de vie des citoyens ne sera pas une mince affaire et l’enjeu sera trop important pour le confier aux simples politiciens. Des questions fondamentales vont alors se poser ;

    • Devrons-nous aller vers une société égalitariste ?
    • Faudra- t-il favoriser une élite (chercheurs et intellectuels afin de ne pas retomber dans le désintérêt comme l’a suscité le communisme),
    • Le partage obligatoire ou non du travail restant (services et maintenance). Si la réponse est ‘’partage’’, alors l’enseignement devra être plus efficace et concerner une plus grande partie de la population si l’objectif est d’avoir des personnes actives polyvalentes.
    • Dans l’éventualité du non partage, à quoi destiner la frange de population restant oisive (le mot chômeur ne sera plus employé), et vivre avec tous les troubles sociétaux que cela générera.

Ces questions fondamentales doivent concerner toutes les populations et être traitées aussi bien par les enfants que par les adultes. Il est impératif que l’idée de revenu universel soit abordée à l’école et partout ailleurs pour ne pas choisir une destination pouvant mener au malheur de la nation voire de l’humanité.

Mon propos n’est pas emprunt de pessimisme, il est une simple évocation d’un sujet qui touchera certainement nos petits enfants pour ne pas dire nos enfants.

Dominique Sidrac

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