Tout d’abord, parlons du bonheur, qu’est-ce que le bonheur ? Le bonheur est un sujet polémique et très étudié que ce soit en philosophie et sociologie et en rapport avec l’économie. Voilà une définition du bonheur selon Wikipédia : « Le bonheur est un état durable de plénitude, de satisfaction ou de sérénité, état agréable et équilibré de l’esprit et du corps, d’où la souffrance, le stress, l’inquiétude et le trouble sont absents. Le bonheur n’est pas seulement un état passager de plaisir, de joie, il représente un état d’équilibre qui dure dans le temps. » Le concept du bonheur est donc défini comme un état de bien-être durable. En philosophie, la vision du bonheur est beaucoup trop subjective pour être abordée ici. Nietzche et Kant sont en parfaite opposition.
En sociologie, le terme reste toutefois difficile à définir car cette notion varie extrêmement entre les individus et les différentes sociétés, une telle définition devrait forcément être relativisée. Cependant beaucoup d’études menées par des chercheurs ont été réalisées pour tenter de rationaliser, quantifier le bonheur à l’échelle des nations afin de pouvoir les comparer d’une nation à l’autre. Les études sont basées sur certains critères. Le psychologue britannique Adrian White, de l’université de Leicester, a établi en 2007 une carte mondiale du bonheur basée sur cinq critères : santé, richesse, éducation, identité nationale, beauté des paysages.
Parmi les facteurs attribués au bonheur par les chercheurs, et ils sont unanimes, une hausse des revenus n’augmente pas nécessairement le bonheur. En 2008, Toger Seidenfaden, rédacteur en chef du quotidien danois Politiken relève que « Toutes les études montrent à quel point les inégalités sont un facteur d’insatisfaction ». Le Danemark, premier du classement 2008 des ‘’pays heureux’’, est ainsi l’une des sociétés les plus égalitaires du monde. Le maire de la ville supposée être la plus heureuse du Danemark attribue le bonheur de ses élus au lien social : « Ici tout le monde se parle, peu importe son statut social. Ce qui est important, c’est le temps passé avec sa famille et ses amis. » Donc si le bonheur repose sur des facteurs tels que richesse, santé, il repose aussi sur l’égalité au sein d’une société, le lien social, l’éducation, l’identité nationale et la beauté des paysages donc de l’environnement de vie.
Et l’argent ?
Pour commencer, l’argent en économie, est défini grâce au PIB qui est un indicateur économique très utilisé, qui mesure la richesse produite par année dans un pays donné. Mais la question que tout le monde se pose est : Est-ce que l’argent permet d’être heureux ? Selon le journal Les Echos « Oui, l’argent fait le bonheur » écrit le 20 juin 2016 Cédric Meeschaert ». Malgré tout ce que l’argent peut procurer, dans « L’économie du bonheur », Claudia Senik analyse les principales études en sciences sociales consacrées à cette problématique et déduit qu’à partir d’un certain seuil, l’amélioration des conditions de vie matérielles des individus n’influe plus sur leur satisfaction personnelle »
En 1974 par exemple, l’économiste et démographe américain Richard Easterlin démontrait, statistique à l’appui, qu’argent et bonheur ne suivent pas la même courbe de progression. Ce constat reste valable aujourd’hui et touche l’ensemble du monde occidental : à partir d’un certain niveau de revenus, le sentiment de bien-être plafonne. A partir d’un certain seuil, l’argent n’a plus aucune influence sur la satisfaction personnelle donc le bonheur n’évolue pas en fonction de l’argent.
D’après un article du site Doctissimo, « Le bonheur n’a pas de prix, les véritables sources de bonheur ne sont pas seulement monétaires ou matérielles, au contraire, il est nécessaire pour vivre sereinement de pouvoir disposer d’un minimum de confort et de ne pas avoir à s’inquiéter du lendemain. »
Des initiatives originales ont été prises par certains pays, ils évaluent leur richesse en fonction du bonheur par habitant, à la place du revenu par habitant. On peut dire qu’en effet un minimum d’argent donc de confort est nécessaire au bien-être, au bonheur mais l’accès au bonheur ne repose pas uniquement sur l’argent.
Qu’en pense le monde ?
Nous avons un monde qui se divise en deux opinions différentes : La première opinion est celle des personnes aisés et riches qui pensent que plus ils gagneront d’argent, plus ils seront heureux. Et la deuxième opinion est celles des personnes qui sont heureuses par un simple moment de partage avec leur famille et leurs amis et ne se soucient pas d’argent (mais pour ne pas de soucier d’argent il faut tout de même en avoir une certaine quantité). Ces deux opinions sont paradoxales et pourtant chacun arrive à être heureux d’une manière ou d’une autre. Certaines personnes avancent que ceux qui pensent qu’être riche est essentiel pour être heureux, se trompent dans la mesure où pour aboutir à la richesse un énorme temps au travail est indispensable impliquant ainsi la confiscation de la vie de famille, et générant la solitude, l’anxiété, la dépression ; ces termes étant incompatibles avec le bonheur, alors que pour ceux qui ont peu d’argent arrivent à compenser par des moments en famille et entre amis.
Mais tout cela se tourne et se retourne voire s’inverse. Chaque cas est un cas particulier et ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas pour l’autre. Ce qui est certain c’est que chacun peut adapter son bonheur à sa situation, pourvu qu’il ne soit pas envieux. Malheureusement aujourd’hui la publicité excessive crée le besoin, donc pour beaucoup la frustration implique l’envie aussi on a tendance à associer bonheur et besoins satisfaits et par besoins on intègre les plus accessoires et futiles.
Drôle de société !
DS