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Edito

Les J.O perpétuels

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Des JO futurs qui n’en finirons pas de durer ? certainement si toutes les pratiques physiques voire certaines intellectuelles sont prises comme sport. Pour Kasparov, champion d’échecs, son jeu n’était ni plus ni moins que du sport. Beaucoup de bridgeurs se déclarent aussi sportifs à part entière. A ce tarif, belotte, pétanque, jeux vidéo ont aussi le droit de se revendiquer comme activités sportives. Imaginer commencer les JO le 1er janvier pour les terminer le 31 décembre ne serait pas si utopique, d’autant que le handicap a aussi ses jeux. Les activités humaines sont à foison. Si ma mémoire est bonne il existe, dans les rues de la capitale, une célèbre course des garçons de café portant un plateau avec bouteille et verres. Ici la revendication de sport voire même de sport utile n’est pas critiquable. L’égalitarisme qui s’est incrusté dans notre sociologie, prône l’accès à tout et pour tous. Les JO pour les nuls, c’est pour quand ?

Le sport, activité venue des olympiades et autres jeux panhélléniques s’intégrait dans la locution « Mens sana in corpore sano » Locution chère à Rabelais qui l’avait incluse dans le programme d’éducation de Gargantua. La question de l’esprit est un peu laissée ce côté aujourd’hui. Ce qui est certain c’est que l’économie de marché s’est emparée du sport pour le faire fleurir et même temps que le business qu’il induit. La performance est le seul but à atteindre et elle ne peut l’être qu’accompagnée des équipements adéquats d’où la professionnalisation du sport.

La dimension de divertissement du sport laisse la place à un aspect compétitif primordial, qui se matérialise par des tournois, des championnats avec pour les pros comme point d’orgue, les JO. Le développement de la statistique, qui lui est concomitante, accentue cette dimension compétitrice essentielle, avec l’objectif des records.

Si l’activité intellectuelle nécessite aussi de l’énergie, notons qu’un marathon brûle bien plus de calories qu’une partie d’échecs.

La pratique des jeux vidéo, activité péjorée par les non pratiquants, se donne une légitimité puisque reconnue comme une pratique sportive. C’’est la garantie d’être vue progressivement de façon plus indulgente et moins prosaïque. Elle s’associe de plus en plus au rang noble de sport.

Tout cela nous mène toutefois à nous interroger sur le culte de la performance à l’école comme au travail et dans les loisirs. Il ne serait pas inutile de démythifier les valeurs actuelles. Revenir à la notion de jeux pourrait changer la vision de son prochain qui ne deviendrait plus un adversaire à battre. Bien évidemment les Jeux Olympiques en prendraient un sacré coup en même temps que l’industrie du sport. Mais là , on s’attaque au business. Pas bon du tout.

DS

 

 

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