(suite et fin)
On avait dit le mois dernier que cette IA pourrait participer à l’élévation matérielle et morale de la société si personne n’était laissé au bord du chemin de l’éducation et de la formation, et que tout dépendrait des choix qui seraient faits.
Craindre la technologie et la condamner serait une erreur grossière. Ce qui est indispensable, c’est qu’elle se trouve entre de bonnes mains, qu’elle soit mise au service de tous et que nous tous puissions la contrôler. Ne pas succomber aujourd’hui et demain aux chants des sirènes qui sans cesse nous serinent la mélodie d’un corps répondant aux critères des canons de beauté au détriment l’intellect ce muscle qui fait croître notre intelligence. On est loin de notre bon vieux Rabelais qui préconisait « un esprit sain dans un corps sain ». Car Molpé, Aglaopé, Thelxinoé ces enchanteresses des temps anciens sont bien là, elles ont pris les traits du très puissant Elon Musk (qui veut changer le monde et l’humanité), de Rau KurzWeil (ingénieur IA chez Google), de Laurent Alexandre (fondateur du site Doctissimo) pour ne citer qu’eux. Tous ces richissimes professent l’avènement d’une nouvelle ère transhumaniste, régie par la nouvelle religion des données, ‘’le dataïsme’’ et dans laquelle l’individu, réduit à un conglomérat de données numériques, d’algorithme biochimiques et électrochimiques, disparait au sein de grand ‘’cloud universel interconnecté’’. Dans ce monde une minorité de cyborgs (robot humanoïde) transhumains privilégiés, transformés en demi-dieux par les NBICs, contrôleront à leur guise la masse des inutiles actifs. Et ce, jusqu’au moment fatal de la ‘’singularité’’, ce moment charnière où la machine, douée de conscience aura définitivement dépassé l’homme en intelligence et suivra son propre destin. Telle est la vision sincère des grands commandeurs des GAFAM américains.
La parade à cela diverge selon les nouveaux prophètes ; pour Hariri en bon Candide voltairien il faudra se replonger dans la spiritualité, dans un retour aux choses simples, au bonheur de cultiver son jardin intérieur par la méditation. Pour Kurzweil la singularité arrivera en 2045 et c’est à ce moment qu’il compte pouvoir transférer sa conscience dans un ordinateur et devenir immortel, (Manque pas d’air le type !). Laurent Alexandre lui dans son dernier ouvrage ‘’la guerre des intelligences’’ voit clairement un neuro-renforcement des faibles QI afin de combler les manques et son collègue Elon Musk (Neuralink) développe des composants bio-électroniques et des capteurs invasifs censés donner au cerveau humain les moyens de se connecter et de se fondre dans les méandres informatiques de l’intelligence artificielle de demain.
Prophéties ? fables chimériques ? Peut-être, mais soyons vigilants. Ce qui me rassure un peu c’est que jusque-là, on ne prend pas en compte le fait que l’homme ne se résume pas à un simple algorithme de connexions électrochimiques et neurologiques et concevoir ainsi la possibilité qu’il soit dépassé par une autre forme d’intelligence artificielle supérieure, c’est oublier la véritable intelligence humaine, c’est oublier qui crée la machine et pourquoi.
Pour ma part, la capacité qu’a notre cerveau de découvrir ne se mesure pas à l’aune des expériences accumulées mais plutôt à son imagination créatrice basée sur la raison et les hypothèses. Cependant n’étant pas grand devin mes convictions ne concernent que moi.
Conclusion;
Notre capacité à répondre à l’emprise des GAFAM est un enjeu majeur, trop important pour le confier aux simples politiques. Tous, de toutes les nations, de tous les âges, nous devons nous saisir de ce sujet et définir ce que sera notre avenir. DS