Edito

Novembre, mois des souvenirs

 

La nature doucement s’engourdie et nous suivons un peu son rythme. C’est le moment propice pour revenir sur des épisodes qui ont construit notre vie. Le plus souvent Novembre nous plonge dans une certaine nostalgie. Mais au fait, qu’est-ce que la nostalgie ?

C’est un mélange en nous de la douleur et de la douceur des souvenirs, il s’agit d’un état d’âme discret, subtil, mêlant l’agréable (on se souvient des beaux instants) et le désagréable (on est triste parfois désespéré que ces moments soient passés). La nostalgie est un manque. Le manque d’un passé parfois heureux, parfois idéalisé mais qui a bien existé ce qui l’oppose aux regrets qui est le manque d’un passé virtuel qui aurait pu exister. La nostalgie peut porter sur des lieux (lorsqu’on repense à son école), sur des moments précis (les repas du dimanche en famille ou sur des liens amicaux, familiaux, amoureux). Souvent la nostalgie concentre tous ces éléments. Lorsqu’on se souvient du passé ce sont les lieux, les présences, les instants qui remontent ensembles à notre mémoire. Quand la nostalgie s’empare de nous et nous attire dans notre vie intérieure il est difficile de lui résister. Elle peut nous nuire aussi en nous conduisant à une idéalisation du passé. Le sempiternel ‘’c’était mieux avant’’ des personnes âgées n’est en réalité que la nostalgie de leur jeunesse.

Longtemps on a surtout mis l’accent sur le côté négatif de la nostalgie (tristesse, difficulté à accepter le présent) mais aujourd’hui on s’intéresse aussi à ses dimensions positive. Des études ont montré qu’elle comportait de nombreux bénéfices (elle permet le rappel à la mémoire donc le renforcement de souvenirs heureux qui vont nous faire du bien, elle peut nous pousser à agir pour réactiver ces souvenirs comme par exemple après avoir pensé à notre enfance, rappeler des camarades d’école, revoir sa région natale et bien d’autres choses. Elle nous aide à mieux savoir qui nous sommes, à développer notre identité narrative en nous reconnectant aux moments forts de notre passé qui nous ont construit. Elle nous apprend à accepter la dimension doucement tragique de la vie humaine, le temps qui passe et qui ne revient pas et de fait, elle peut augmenter notre intelligence du bonheur. La nostalgie n’est pas le prétexte aux lamentations acides qui rongent l’esprit au contraire elle doit pousser chacun de nous à savourer encore plus fort le présent. La voie pour savourer la nostalgie c’est de réfléchir un peu et de la clarifier. Tant qu’elle reste ‘’le désire d’on ne soit quoi’’ comme l’a défini Saint Exupéry, nous sommes dans le flou mais si nous comprenons son message ce qui compte dans la vie, c’est le bonheur et si nous sommes attentifs à son visage lumineux et pas seulement douloureux, alors nous pourrons grâce à elle nous retourner vers le présent. Notre vie c’est aussi ici et maintenant, elle se tourne vers l’action et bien déterminée à vivre de nouveaux instants heureux car nos bons souvenirs de demain c’est aujourd’hui que nous les vivons.

J’espère que cette petite réflexion réveillera en vous des moments heureux tout en souhaitant qu’ils ne vous rendent pas trop nostalgiques de vos années passées. Novembre sera magnifique pour vous, en tous cas c’est mon désir le plus cher.

DS

 

 

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