Edito

L’argent et les cultures

 

 

 

 

Selon les pays, les cultures, les religions, avoir de l’argent n’est pas vu du même œil. Aux Etats Unis, on aime faire étalage de ses biens, de son salaire. On annonce ainsi appartenir à une élite. En France si on a retenu une pensée de Karl Marx, c’est celle-ci, ‘’le travail est l’exploitation de l’homme par l’homme’’ d’où par extrapolation, l’assertion : ‘’patron salaud et exploiteur‘’, d’où le blocage de la plupart des syndicats. Ainsi en France on est assez discret quand on possède quelques biens.

Les religions sont aussi de la partie. Du point de vue des fondateurs du monothéisme, la création de richesse est une bonne nouvelle. Cette richesse est bienvenue chez les Juifs, et doit servir à réparer le monde. Pendant ce temps, inversement, dans l’Islam et le christianisme, la richesse est considérée comme une malédiction, et c’est la pauvreté qui est une bénédiction.

L’accumulation de richesses est favorisée par le système économique capitaliste actuel, il est celui qui présente les dispositions structurelles les plus favorables pour cela. Fondamentalement, l’argent n’est pas nécessairement mauvais, il le devient en revanche aussitôt qu’il cesse d’être un moyen pour devenir une fin en soi. Il ne s’agit toutefois jusqu’ici, que d’une simple réalité économique, indifférente à toute considération morale. Mais tout change quand on se met à étudier l’attitude des personnes qui font face à cette réalité.

L’Avare de Molière ne fait pas grand tort, par contre l’accumulation de richesses faite sur le dos de la pauvreté est haïssable, (logements insalubres, marché noir etc.). Sans cautionner la pensée de Proudhon, qui considère que toute propriété privée est indue puisqu’elle se fait au détriment du collectif, on comprend que c’est en face de la pauvreté et, par rapport à elle seulement, que la richesse devient scandaleuse et immorale. Ici je ne mets pas en jeu les inégalités sociales, c’est un tout autre sujet.

C’est la Bible elle-même qui fait preuve d’une violente animosité à l’égard d’une opulence qui apparaît contraire à Dieu. Les formules utilisées par la gauche et l’extrême gauche sont souvent très similaires à celles, accusatoires et moralisatrices, qu’on trouve dans la Bible.

Les riches peu fréquentables ?

Une espèce de communautarisme nait de l’argent. Le mot est peut-être fort, parlons plutôt d’un l’entre-soi. Les riches sont généralement tentés de côtoyer leurs semblables pensant peut-être que la pauvreté est contagieuse. Les dépenses dans les modes de vie sont aussi un frein à la mixité, mais derrière ça il y peut tout simplement y avoir l’expression d’une volonté de se préserver contre un sentiment de culpabilité impliquant forcément la générosité envers les autres classes sociales.

DS

 

 

 

 

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