Occasions ratées, erreurs de jugements, actes impulsifs, qui peut prétendre ne rien regretter dans sa vie ? en psychologie le regret est défini comme un sentiment associant des émotions ; tristesse, colère, honte, et des pensées comme, l’envie de revenir sur le passé. Il existe des regrets chauds, survenant sur le champ et des regrets froids arrivant plus tard. Les premiers concernent des choses que l’on a faites et qui ont échouées, ce sont des regrets d’action. Pour les éviter il suffit de ne rien faire, pas de décision, pas d’action et donc pas de punition par les regrets chauds mais ce n’est pas un bon calcul car lorsqu’on conduit des études pour évaluer ce qu’on regrette, le plus souvent on s’aperçoit que les plus durables proviennent de ce que l’on n’a pas fait. Ce sont les regrets de non action (j’aurais dû pousser plus loin mes études, j’aurais dû consacrer plus de temps à mes enfants). C’est ce que pressentait Gide dans son journal,
– Ce n’est pas ce qu’on a fait ou pas qu’on regrette, mais bien ce qu’on aurait pu faire et le regret prend alors la couleur sombre du repentir.
Rançon de l’action, les regrets sont inévitables dans toute vie humaine, en existerait-il un bon usage ? sans doute et cela passe par tordre le cou au mythe du bon choix, celui de se dire ;
‘’quand il y a une décision à prendre, il y a forcément un bon et un mauvais choix. Je ne dois pas me tromper ‘’.
Mais si on hésite c’est qu’il n’y a pas de bons et de mauvais choix, mais juste des options différentes présentant chacune avantage et inconvénients. Quand il y a hésitation prenons le temps d’écouter notre cerveau, le temps de ressentir c’est à dire d’écouter notre corps, le temps de prendre des avis extérieurs, c’est-à-dire d’écouter les autres. Laissons reposer notre esprit et prenons notre décision avec pour objectif de ne rien regretter ensuite car vivre, c’est survivre à la somme de toutes nos erreurs et c’est le faire joyeusement. Les erreurs sont inévitables et parfois fécondes les regrets sont toujours stériles et nous font souvent bien plus de mal que les erreurs commises et puis comme l’écrivait la bruyère ;
– « Le regret qu’ont les hommes du mauvais emploi du temps qu’ils ont vécu ne les conduit pas toujours à faire de celui qu’il leur reste un meilleur usage. Les regrets doivent nous faire tourner vers le futur et non vers le passé ».
Et puis, n’avons-nous pas à notre âge toute une sagesse qui, comme le sucre enrobe les choses amères, est capable de donner à nos regrets une importance épuisée.
DS