Dictature ? vous avez dit dictature ? Quand on ne veut pas assumer ses propres décisions et pour faire diversion, il est facile de lancer à la cantonade des fadaises qui, à un moment ou à un autre, sont reprises par des opportunistes qui tirent profit de la polémique mais pour toute autre raison.
De la dictature du pass-sanitaire à l’étoile juive en passant par le pass ‘’nazidaire’’, quelle déchéance intellectuelle. Les extrêmes se rejoignent. Ici gauche extrême et extrême droite sont en parfaite communion dans la bêtise. Ces ultras travaillés et habités par la détestation névrotique d’un gouvernement qu’ils rêvent de faire tomber pour prendre sa place ensuite, font flèche de tout bois. La question de savoir si une dictature est bien en place quand au préalable il n’y a pas d’obligation à se faire vacciner, reste à être posée. Une chose est certaine, donner le pouvoir ne serait-ce que trente secondes à ces gens, reviendrait à leur donner quitus pour un règne définitif. Nous aurions en place des nouveaux Chavez, Maduro, Castro. Oui une dictature serait en place.
Si la plupart des anti ’’pass’’ masquent leur revendication réelle sous le prétexte d’une politique liberticide, cet affrontement politique et idéologique de lutte contre un éventuel recul des libertés publiques en France marque les esprits d’autant que certains intellectuels théorisent ces accusations entraînant avec eux des personnes de toute bonne foi qui s’accrochent au sérieux de leur savoir mais qui sont aussi fragilisées par leurs propres carences culturelles en particulier concernant les dictatures qui ont pu s’exercer il n’y a pas si longtemps en Europe.
C’est ainsi que le philosophe Bellamy, (opposé au pass, chef de file et théoricien de la droite conservatrice) qui manie l’emphase avec adresse constitue un pôle d’attraction pour beaucoup. Cependant, ses arguments souvent contradictoires fondent comme neige au soleil quand ils font l’objet d’une analyse sérieuse.
Tous les opposés au pass-sanitaire ne sont pas des antivaccin aussi il est du devoir du gouvernement de convaincre de son utilité tous ceux qui de bonne foi le conteste. On doit avoir en tête la possible faillite de notre économie en cas de reprise sérieuse de la pandémie qu’est le Covid.
L’annonce du pass-sanitaire a impliqué la vaccination de plusieurs millions de rétifs. Le supprimer serait inciter les non vaccinés à conforter leur décision, ce qui aurait pour conséquence une punition pour tous puisque le pourcentage indispensable à l’immunité collective (80%) ne serait jamais atteint. Trop souvent internet sert de référence dans les prises de décision et à ce sujet une étude montre qu’environ 10 000 décès par an sont dus pour beaucoup à une automédication suscitée par la mauvaise interprétation des articles (souvent incomplets) publiés sur la toile. Tous les professionnels de santé ne sont pas habilités à aiguiller les populations vers le choix du refus ou de l’acceptation de la vaccination. Il y a autant de différences entre un virologue et un généraliste qu’en musique, entre un instrumentiste et un compositeur. A chacun son job.
DS
