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Edito

 »Une vie de combat » ou  »les cocus comptez vous ».

Abp

 

Qui est allé voir le film, ‘’Une vie de combat ?’’ qui retrace la vie de l’Abbé Pierre. Vous savez un de ces films gnangnan un peu comme, ‘’Un p’tit truc en plus’’, édulcorés à la sauce ‘’bien pensance’’. Films dont on interdit les critiques sous peine de faire partie de la fachosphère.

L’astuce des réalisateurs de films qui veulent être diffusés à coup sûr aujourd’hui, est de faire un scénario idéologique qui forcément comprendra, une famille recomposée, une personne handicapée, une personne noire, un transgenre, une végane, l’ensemble se déplaçant à bicyclette. Ou alors un biopic, mais surtout pas celui d’un type pervers, il faut du lisse, du pas gluant, du BCBG qui a fait du bien partout et qui a beaucoup souffert.

Tout allait bien avec l’Abbé Pierre, Frédéric Tellier le réalisateur nous avait concocté un beau bâton de guimauve que Canal + nous faisait sucer tous les soir mais voilà que patatras ! sa vie de combat prend un direct en pleine gueule et c’est le KO pour le compte. Tout est parterre. Le match était truqué et la bonne guimauve est devenue collante à souhait. Le truc était pourtant parfait avec un Benjamin Lavernhe bien gominé, bien propre sur lui qui avait mis tout son cœur pour interpréter Henri Grouès allias le bon Abbé Pierre. Le costume du bon pauvre lui seyait parfaitement. Ah ! il est tombé de haut le Benjamin. Ça a été pour lui la Roche Tarpéienne. Il est aujourd’hui le dindon de la farce un peu comme l’a été le présentateur de télé Jean-Luc Reichmann, grand lécheur de bottes jusqu’au jour où à vouloir lécher toujours plus haut il est arrivé dans l’entre-jambe du fameux Christian Quesada et là, ça sentait pas bon du tout.

Pensez, faire un film sur un type presque canonisé tant sa bonté avait conquis le cœur des gens et qui se révèle être l’inverse de ce que le scénario raconte. Personne ne l’avait vu venir le gentil curé, sauf évidemment les victimes et un certain Roland Barthes qui trouvait à l’époque l’iconographie beaucoup trop belle et pensait que les vrais modèles éthiques étaient certainement plus discrets. Aurait-t’ on pu se douter que l’homme était une sorte de Strauss-Kahn en soutane ? Probablement oui en s’intéressant de près au sujet.

Le Benjamin peut toujours édulcorer son cocufiage en avançant que l’Abbé Pierre avait été un croyant convaincu, désireux de consacrer sa vie à aider les plus pauvres, ayant fait vœu de chasteté, mais dépassé par ses pulsions. Il se gardera bien d’avancer qu’il a endosser le rôle d’un individu qui a soigneusement sculpté une image de saint homme pour pouvoir plus facilement obtenir ce qu’il voulait, au nom de son charisme religieux et de sa célébrité ou encore que le religieux fût la perversité morale. Le pervers jouit précisément de ce contraste.

A l’avenir notre Benjamin se posera des questions quand on voudra lui faire avaler des textes qui montrent que l’amour de l’homme est sans limites. Peut-être aurait-il dû lire les romans de Dostoïevski, qui décrit un Stavroguine violant la petite fille dont il a gagné la confiance, Totski abusant de celle qu’il a recueillie. Longtemps il gardera malgré lui les stigmates d’une blessure due à la méconnaissance de ce qu’on lui a demandé d’ingurgiter et de recracher avec style.

Certes peu de personnes connaissaient les tares de l’Abbé Pierre, cependant un rôle demande toujours un travail d’investigation afin de mieux camper le personnage joué. Il se serait forcément aperçu de quelques réactions épidermiques. Mais voilà, comme pour beaucoup, une paresse intellectuelle s’est emparée aussi des comédiens. A ce propos voici une petite anecdote qui m’a ébahi. Lors d’une interview d’Anaïs Demoustier qui interprète le rôle de Mercédès dans le dernier film, Le Comte de Monte-Cristo, la question suivante lui a été posée :

Connaissiez-vous Alexandre Dumas ?

Réponse ; Oui, j’en avais entendu parler. (sic)

Elle en avait entendu parler…quelle culture !

Frédéric Tellier, Benjamin Lavernhe, Anaïs Demoustier et tous les autres, lisez bon dieu, lisez…

DS

 

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