Edito

Du travail domestique,

 

La vision de la femme au foyer s’efface progressivement avec l’évolution de la société. Le féminisme veillant, on n’ose plus à vrai dire avancer une idée bien ancrée il y a encore peu, ‘’celle d’une femme au service de l’homme’’. Il était acquis qu’une femme dont le mari travaillait se devait de rester à la maison non seulement pour assurer à son retour, tout le bien-être qui lui était dû mais pour assumer une plus grosse charge encore, celle de l’éducation des enfants.

Dans notre système économique l’accumulation toujours croissante du capital se fait pour une bonne partie grâce à l’appropriation d’un travail gratuit, invisible, effectué par les femmes au sein du foyer.

Imaginons toutes les femmes refusant d’accomplir pendant une année complète, les tâches dont les hommes les ont destinées, la productivité serait, on peut s’en douter, diminuée d’une bonne partie.

Ainsi le régime de production, de la marchandisation et du salaire, est adossé à un ensemble d’activités assurées gratuitement par des femmes dans la sphère domestique (entretien du foyer, éducation des enfants, etc.). Il s’agit ni plus ni moins d’une exploitation reposant sur une dévalorisation et plus encore une dissimulation du travail domestique, qui n’est pas considéré comme travail.

L’idée de rémunérer les femmes au foyer fait son chemin, quoique…

Certes concrétiser cette idée n’est pas facile puisque le travail doit produire une valeur d’échange. Ici monnayer l’éducation des enfants est une gageure. Le salaire devrait-il être fixé à l’aune de la bonne éducation ? du nombre d’heures effectuées ? ou peut-être dans un autre registre, du temps libre mis à la disposition du conjoint afin que ce dernier puisse l’utiliser pour son métier. Autrement dit, la ménagère libère de la force de travail.

Pour les opposants à la rémunération, il serait absurde de rétribuer un travail effectué pour soi-même. Ce travail fait économiser ce qu’on devrait autrement payer.

Mais qui devrait payer le travail domestique ? l’état, le conjoint, l’entreprise ? Inutile ici de développer les arguments qui réfutent le paiement d’un salaire. Chaque partie possède des raisons qui se valent.

Cependant soyons certains que le fait de rémunérer le travail domestique serait en quelque sorte, sceller le sort de la femme au foyer. Pas sûr que les mouvements féministes voient cette finalité d’un bon œil.

Pour ce problème, l’évolution de la société montre un horizon nouveau. En effet, par la force des choses les femmes au sein de la famille occupent de plus en plus souvent un emploi (diminution des salaires d’où la nécessité de deux emplois par foyer) mais le plus important est que les femmes ont su s’émanciper, se prendre en main et aujourd’hui s’imposer dans le choix de leur vie. De ce fait par résonnance on assiste à une sorte de ‘’démasculinisation’’ des hommes qui se montrent plus dociles, plus réceptifs à leur compagne. Bien évidemment le machisme n’est encore pas éradiqué mais les femmes montrent la voie à suivre. La question de la rémunération du travail domestique sera-t-elle encore à l’ordre du jour dans les années à venir ?…

Mon propos qui bien entendu n’effleure que le sujet de la femme au foyer, n’a pour objet que le questionnement sur l’évolution des relations homme femme dans notre société.

DS

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